mardi 18 décembre 2012

Le souffle de la collection

Il souffle sur les cimaises d'ici et d'ailleurs (Paris en particulier) le vent de l'esprit de  collection.
Cachée des regards ... indiscrets ou envieux, leur contenu se donne à voir, à faible dose-hélas!- en partage.
Souvenons nous de la générosité proclamée d'Anne et Henri Sotta, qui avaient, après un premier passage à l'Artothèque Antonin Artaud, offert aux plus grand nombre une (infime) partie de leur collection dans le bel accrochage à ARTEUM, musée d'art contemporain en mai/juin 2007.Le sous titre "le choix impossible" résumait bien à la fois l'étendue de cette collection mais aussi la qualité des œuvres réunies au fil des années par la passion,mais aussi le soutien ainsi apporté aux artistes émergents. Depuis cette collection n'a cessée croitre (le principe même de la collection) et de voyager de Bédarieux à Allauch en passant par la Ciotat.

Catalogue ARTEUM musée d'art contemporain (Leur collection chez eux!)
 Avant de retourner à Aix-en-Provence, je parlerai brièvement de la Maison Rouge. Le galeriste/collectionneur Antoine de Galbert  crée sa propre fondation en 2000 et acquiert un vaste lieu en plein cœur de Paris  pour y faire des expositions temporaires à partir de sa propre collection mais aussi en accueillant d'autres collectionneurs qu'ils soient artistes (Arnulf Rainer ,collection d'art brut en 2005) ou  actuellement le couple Giuliana et Tommaso Setari (Retour à l'intime jusqu'au 13 janvier)
Je signalerais avant de conclure cet incontournable aparté parisien, le couple Évelyne et Jacques Deret, fondateurs d'Art [] Collector ,qui organisent trois expositions par an au Studio, au dessus du restaurant le Patio Opéra, assorties d'une monographie sur les artistes retenus par un jury de ... collectionneurs.S'agit-il plus de mécénat ou de collection au sens  strict du terme ??? A vous de conclure.

Toujours est-il qu'Aix-en Provence recense  actuellement jusqu'à la fin du mois, deux lieux où se déploient les collections privées  de deux galeristes. André Nègre tout d'abord, à la Galerie Alain Paire qui nous montre (c'est à la vente!) de"véritables trésors" : peintures de Ceccarelli, de Daumas; de Françoise Martinelli, 

"Les lutteurs" Françoise Martinelli
Pascal Verbena
une Pondeuse de Verbena, une litho de  Picasso lequel ébauche en trois coups de crayon magistraux le portrait de Jacqueline. (Je renvois mon lecteur au lien ci dessus de la galerie Alain Paire pour en savoir plus car la liste des artistes exposés est bien plus longue).
 En tout cas un retour arrière sur ces années là, que je ne peux me remémorer qu'avec une grande nostalgie. Certes et nous sommes bien d'accord , il nous faut regarder vers l'avenir, en espérant cependant que l'étoffe et la qualité de ces jeunes galeristes marseillais et aixois soient au RdV sur le long terme. Ce qui n'est pas évident ni sans difficultés.

Vincent au téléphone, Prassinos au centre
A quelque pas de là, le galeriste Vincent Bercker nous offre à son tour (et en direct!) une partie de sa collection qui atteste et revendique une fascination pour les années 1950/1960. Il faut préciser qu'il s'agit de sa collection de peintures (car il y a aussi les bracelet-montres, les nains de jardin, les lunettes de soleil et les beaux souliers. Vincent se déplace volontiers en Vespa modèle garantie authentique. Après avoir brossé le personnage dont je partage tout à fait l'humour "so british", l'un n'empêchant pas l'autre, Vincent est un "expert" au plein sens du terme.
Enfance et jeunesse baignées dans l'art et les beaux objets, l’amènent à son tour à faire ce métier d'antiquaire couplé à celui de galeriste. Sa maitrise à l'Université sur l’œuvre d'André Masson fait de lui un bon spécialiste de ce peintre. Par ricochet, par passion, il collectionne au grès des brocantes ou des salles de ventes,les œuvres de ces années là.
Elles sont le reflet de cet homme de qualité, qui commente avec générosité et savoir les influences que peuvent avoir eues ces peintres (dont certains émigrèrent aux États Unis pendant la guerre) sur d'autres comme Jackson Pollock
Elles ont une force quasi muséale, sans ostentation. Et si des artistes tels Yves Corbassière, 
Yves Corbassière
Raimer Jochims

Jean Cortot, Robert Lapoujade, Raimer Jochims sont moins connus que d'autres, Messagier, Prassinos ou  Pons, l'important est de découvrir leur œuvre, de qualité, je le répète.
Jean Messagier
Jean Cortot
Mario Prassinos
 
Merci Vincent.
Exposition jusqu'au 31 décembre 2012 avec prolongation possible en Janvier 2013